Wednesday, August 15, 2012
















Les rats libanais et le navire syrien

Les rats libanais sont devant à un terrible dilemme. Soient ils s'entêtent à attendre une fin hypothétique de la tempête, ou bien ils quittent le navire avant qu'il ne soit trop tard. La logique voudrait qu'ils le fassent maintenant plutôt que d'attendre le sauve-qui-peut général. Le navire syrien tangue et finira bien par sombrer. Ils n'ont qu'à observer Joumblatt et le mal de chien qu'il se donne pour effectuer son énième virage. Ses fluctuations distillées au millimètre relèvent du grand art. Pour essayer d'atterrir en douceur, ils seraient bien inspirés de suivre son exemple. Facile à dire, mais pas facile à faire.

La chute de Michel Samaha est un coup de massue dont les affidés de Bachar ne se remettront jamais. Quoiqu'ils fassent, quoiqu'ils disent, ils se retrouvent désormais pieds et poings liés par la fatalité qui s'abat sur la dictature entrée en agonie. Car l'évidence est là, difficile à nier. L'avalanche de preuves et les aveux précipités et contrits du coupable rendent toute dénégation ultérieure sans objet et toute voie de sortie impossible. Le pire est que cette arrestation risque de faire s'écrouler tout l'édifice sécuritaire patiemment construit au fil des ans et beaucoup plus rapidement que ne pourrait le faire le Tribunal Spécial pour le Liban. Qui aurait pu imaginer un seul instant que le justice libanaise puisse un jour mettre en examen Ali Mamlouk, le puissant général qui chapeaute l'ensemble de l'appareil sécuritaire syrien. Après le coup de massue, c'est le cataclysme.

Jusqu'à quand pourront-ils encore tenir dans ce déni de la réalité ? Jusqu'à quand Hassan Nasrallah s'obstinera-il à défendre l'indéfendable ? Lorsqu'un défenseur des opprimés consent à devenir le principal défenseur des bourreaux, il n'y a plus rien à en espérer.

"L'on m'a dit aussi que vous vous fardiez. Fort bien ! Dieu vous a donné un visage, et vous vous en fabriquez un autre." William Shakespeare (Hamlet)